Le rôle d’un auditeur au #Synod2018

Mais quel est vraiment le rôle d’un auditeur au #synod2018 ? 


Plusieurs me posent la question, je vais donc par ce billet essayer de vous expliquer très concrètement quel est le rôle d’un auditeur ou auditrice, comment nous participons à ce synode. 
Comme vous pouvez le voir dans la liste des participants au synode, nous sommes 49 auditeurs dont 35 jeunes. Nous vivons tout le synode au milieu des pères synodaux, participant à toutes les séances plénières et au travail en petits groupes appelés « circuli minores »
Comme les évêques, nous avons chacun le droit de prendre la parole pour une intervention en plénière de 4’ sur un sujet que nous choisissons en lien avec un paragraphe de l’Instrumentum Laboris. Ceux qui voulaient parler sur un aspect de la partie 1 l’ont fait en première semaine, ceux sur un sujet de la partie 2 en deuxième semaine. Demain nous démarrons les interventions sur la partie 3. 

Pour ma part, j'ai choisi d’intervenir sur un sujet en lien avec le §198 de l’Instrumentum Laboris, je prendrai donc bientôt la parole en plénière. Par ailleurs après deux jours d’écoute des interventions en plénière pour une partie, on poursuit le travail pendant deux jours en petit groupe linguistique (le même groupe pendant toute la durée du synode). Et là je peux dire que dans mon groupe anglophone – mais aussi dans les autres groupes d’après les échos que j’ai reçus- on est vraiment très actifs et écoutés. On sent une très belle et bonne qualité de travail ensemble. 
Chacun peut prendre la parole quand il le souhaite, partager ses réflexions, apporter un éclairage, faire des propositions et s’impliquer dans l’écriture des amendements. Que l’on soit cardinal, évêque, expert ou auditeur, jeune ou femme, on expérimente un travail très collégial dans une vraie synodalité. Les jeunes, en particulier jouent un rôle très important et sont vraiment écoutés. Comme femme, religieuse, auditrice, je me sens pleinement accueillie au milieu de cette assemblée et il m’est donné le beau cadeau de pouvoir m’impliquer et prendre une part active dans ce processus synodal. 
Ce synode sur lequel souffle un grand vent de jeunesse voit même certaines innovations. Ainsi, il est aussi possible aux auditeurs de prendre la parole pendant le temps d’interventions libres en fin de journée. 
Et aujourd’hui, grande première, un évêque a décidé de faire la présentation de son rapport de groupe à deux voix avec une jeune auditrice ! Certains étaient sans doute un peu surpris car jusqu’à présent c’est le rapporteur élu au début par son groupe qui lit son rapport tout seul. Mais beaucoup étaient très heureux de cette initiative! Par ailleurs, les auditeurs s’expriment aussi régulièrement par leurs applaudissements ou rires! 

Mais après vous avoir décrit le rôle des auditeurs dans le « in », il faut aussi que j’évoque le « off », c’est-à-dire tous les à-côtés et l’informel, ce qui se passe dans les pauses, les couloirs, les repas, les soirées… c’est aussi très important. 

Un synode, c’est au fond d’abord des rencontres, des relations, des échanges, des liens qui se tissent, des partages d’expérience et de réflexion, des conversations multiples et variées avec les évêques et cardinaux, pères synodaux religieux ou prêtres et autres auditeurs, experts et membres du Secrétariat général du synode, journalistes et membres de la commission communication… 
On est un au milieu des autres, frères et sœurs ensemble dans cette recherche commune, dans l’écoute et le dialogue. On passe sans cesse d’une langue à l’autre – pour ma part, le français, l’anglais et l’italien – on se croise, on se sourit, on se salue, on échange quelques mots, on va prendre un café ensemble ou un petit verre comme ce soir sur la terrasse… on expérimente ici de manière forte le visage d’une église « relationnelle », simple et proche, à la manière du Pape François si simple et accessible au milieu de nous. 
Tout cela est très consolant et stimulant, je ne cesse de rendre grâce pour cette expérience d’Eglise magnifique et marquante qui donne de contempler le travail de l’Esprit à l’œuvre dans le cœurs des jeunes et pasteurs présents, témoins vivant du Christ, passionnés par l’annonce de l’Evangile aux jeunes de ce temps. Nous éprouvons d'être l'Eglise ensemble en chemin de conversion et de discernement dans une communion missionnaire au service du monde.


Sr Nathalie Becquart, Xavière, auditrice 

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